Esprit, force physique… et surtout, citoyenneté. Le président de la Fédération française du sport universitaire défend une vision idéale de l’athlète, loin des réalités décousues du sport-business.
Photo : Pascal Lefebvre
On vous a entendu à de nombreuses reprises insister sur le rôle citoyen du sportif. En quoi est-ce si important ?
J-F S : « Le sport universitaire s’occupe de la citoyenneté comme Monsieur Jourdain faisait de la prose : on ne le savait pas mais on le faisait. La responsabilité de l’université, c’est de construire le citoyen à partir de cette formation initiale dispensée. Le sportif est dans la cité et doit concourir vers la citoyenneté. De manière à pouvoir penser la collectivité, comme tous. Dans le sport universitaire, avant de viser la splendeur athlétique, nous jouons avant tout ce rôle formateur. Ce discours-là, nous le faisons formuler par tous les entraineurs des équipes universitaires. »
Aujourd’hui, ce discours sur l’exemplarité semble pourtant bien loin des réalités du sport professionnel…
J-F S : « Malheureusement, beaucoup de sports n’ont pas encore compris à quel point il était important d’être exemplaire en respectant l’arbitre, le public, l’adversaire. Je trouve qu’on se contente trop facilement du fair-play. Il n’est pas suffisant d’être correct sur le terrain. Il faut surtout l’être après. Mais je ne vise aucun sport en particulier… »
Le sport de compétition universitaire n’est-il justement pas en contradiction avec ce devoir ?
J-F S : « Pas du tout ! La compétition bien faite est une source de progrès. Je dirais même que la compétitivité est une bonne chose. Afin que chacun puisse s’exprimer, quel que soit son niveau et ses objectifs. Le sport de compétition, en quelque sorte, c’est une philosophie de l’amour. »
Pascal Lefebvre