« Ce groupe n’est jamais fermé »
Jean-Marc Lagloire, le co-entraîneur de l’équipe de France universitaire, décrit sa méthode de travail et se projette sur les Universiades de l’été prochain.
– Vous êtes tout à la fois entraîneur au sein du club de la Vière, à Saint-Thibéry, et co-entraîneur de l’équipe de France universitaire depuis 2009. Comment parvenez-vous à mêler les deux ?
– (Rires). Ce n’est pas simple, c’est sûr. La chose la plus dure est de faire un casting de joueurs et de joueuses potentiellement sélectionnables en équipe de France universitaire. Sachant qu’il m’est difficile de voir des matches. Ce week-end, par exemple, il y a quatre personnes sur six dans la sélection avec qui je n’ai jamais travaillé (Marine Partaud, Robin Cocouvi, Julien Obry et Louis Lechevretel). On est arrivés mercredi, on repart dans la foulée du tournoi (dimanche). Ça fait très peu de temps pour apprendre à se connaître.
– Et donc pour créer un esprit de cohésion ?
– C’est la difficulté : créer le groupe France. Tout au long de l’année, on suit tout le monde de loin, à travers les résultats, le classement ATP ou WTA, le classement français… Avec la contrainte que les joueurs doivent être inscrits à l’université, bien sûr. Au-delà de ça, on fonctionne aussi beaucoup grâce à nos réseaux. On s’appuie par exemple sur les entraîneurs, les Centres nationaux universitaires de tennis (CNUT), etc. Et puis les personnes sélectionnées nous aiguillent aussi souvent vers d’autres joueurs et joueuses qu’ils ont rencontrés au cours de la saison.
« Ça passe vite »
– Contractuellement, quelle est votre situation ?
– Je fais des piges pour la Fédération française de tennis lors des Championnats de France universitaires, ici sur le Master U et puis lors des Universiades, qui se veulent comme les Jeux olympiques à l’échelle universitaire. L’autre entraîneur de l’équipe (Cyrille Monet) est lui rattaché à la Fédération française du sport universitaire (FFSU). »
– Comment s’organise ce binôme ?
– On essaye de coacher un match sur deux, de manière à connaître tous les joueurs de l’équipe. Le but est d’éviter de suivre toujours les mêmes personnes. On va faire nos quatrièmes Universiades ensemble l’été prochain (du 19 au 30 août, à Taipei, en Chine). On se connaît donc très bien.
– Ce fonctionnement est-il le même lors des Universiades qui, elles, sont une compétition individuelle, au contraire du Master U ?
– Dans l’idée, oui. Mais les Universiades durent deux semaines alors qu’ici, ça passe vite, très vite. Aux Universiades, on privilégie les joueurs classés à l’ATP ou à la WTA. Ce n’est pas exactement la même chose.
– Ce qui veut dire que l’équipe en place à Marcq-en-Baroeul ne sera pas forcément la même qu’en Chine ?
– (Il sourit). Ce groupe n’est jamais fermé. On verra bien. Ici, par exemple, on avait tenté de faire venir Guillaume Rufin (81e mondial en 2013), qui a repris ses études de kiné. Mais ça n’a pas pu se faire car il passait ses partiels. À voir lors des Universiades… »
Propos recueillis par Thomas Broggini