Passé par Bercy et Roland-Garros, Jean-François est un expérimenté du circuit professionnel. Présent ce week-end au Master’U, il raconte ce rouage indispensable dans le monde de la petite balle jaune.
– Est-ce que les demandes des joueurs de la compétition sont différentes par rapport aux professionnels que vous êtes habitué à corder ?
– Non, ça change vraiment fonction du pays. Par exemple, j’ai dû corder une raquette à 26 kilos (tension assez importante) pour une joueuse allemande qui est réputée pour être une cogneuse. Elle n’avait pas cassé son cordage mais sa raquette s’était détendue en trois heures de match. Elle voulait garder une tension assez importante, elle m’a demandé de vérifier.
– Quel est le rythme pendant la compétition ?
– On a qu’une seule machine, on tourne aux alentours de deux à trois raquettes par heure. Et sur la journée, on aura cordé à peu près 25 raquettes, tout dépend de la demande. On est souvent dans le rush en milieu de journée lorsque les joueurs arrivent dans les matchs importants. Au total, on arrivera à une centaine de raquettes cordées pour 48 joueurs, ce qui n’est pas non plus exorbitant.
– Et votre record de vitesse ?
– Si on met le chrono quand la raquette est nue (sans l’ancien cordage), je dirais 15 minutes. Sinon, il faut rajouter 5 minutes supplémentaires. Dans tous les cas, la qualité du cordage ne dépend pas du temps passé dessus. Qu’on mette une heure ou 15 minutes, il n’y a pas de différence. Il faut juste s’investir un peu plus !
Propos recueillis par Matthieu Guillot