Entre leur défaite au bout du suspense, vendredi soir, face à la Grande-Bretagne (3-4), et leur match face à la Chine, samedi matin, les joueurs de l’équipe de France ont eu une petite nuit pour tourner la page. Physiquement ? Ça va ! Mentalement, en revanche…
« On est un peu dans le dur là. » Julien Obry n’a pas la force de faire semblant, ses camarades de l’équipe de France non plus. En moins de douze heures, ils sont passés de l’espoir d’une victoire au septième match face à la Grande-Bretagne au combat des anonymes. Nouvel horizon : une cinquième place finale. Première étape : la Chine. « Ce sera quoi qu’il arrive notre plus mauvais résultat depuis longtemps », grince Christophe Millard, le chef de la délégation française présente à Marcq-en-Baroeul.
« La nuit a été courte mais physiquement, mis à part Alice (Bacquie) qui a les adducteurs qui tirent un peu, ça va pour tout le monde, poursuit Cyrille Monet, le co-entraîneur des Bleus. La journée a été longue mais pas les matches, au final. Le format des doubles, par exemple, fait que les joueurs n’ont pas à trop tirer sur la corde. La fatigue est plutôt nerveuse, en fait. » Julien Obry admet : « La motivation en a pris un gros coup. On se retrouve sur les courts où les matches n’ont pas d’enjeu après avoir été sur le central quasiment toute la journée d’hier. Ce n’est plus du tout la même chose. »
« On pensait être KO et tomber de fatigue tout de suite… »
Il reste silencieux avant de poursuivre : « On pensait être KO et tomber de fatigue tout de suite après le septième match mais non. On a eu un peu de mal à dormir dans la chambre des mecs. On a pas mal ressassé tout ça. C’était dur ce matin, très dur. On se dit qu’il faut repartir pour jouer une cinquième place… Ce n’est pas évident. » Les sourires barrent les visages mais les mots disent la déception, toujours là. Omniprésente. « Même sur le bord du terrain, on a du mal à se remobiliser pour encourager les copains, souffle Alice Bacquie, perdante magnifique lors du double mixte face aux Britanniques. Perso, je me suis couchée à minuit et demi et me suis réveillée à sept heures ce matin. »
Sabine Tisserand, kiné de l’équipe de France : « On fait le point avec les joueurs avant et après les matches sur leurs sensations physiques. Hier, c’était particulier pour mon collègue, Pierre Lebreton, qui a dû intervenir très tard avec les joueurs et les joueuses. Mais physiquement, tout va bien globalement. La fatigue est mentale avant tout. » On y revient. « Cette fatigue, quand tu gagnes, est vite oubliée, embraye Christophe Millard. Mais bizarrement, quand tu perds, des petits bobos apparaissent chez tout le monde. » Invisibles. Déchirants. En plein coeur.
Thomas Broggini