Remplaçante de Mathilde Devits dans l’équipe de Belgique, Emma Janssen étudie les sciences économiques à l’Université de VUD à Bruxelles. A 22 ans, elle conjugue avec brio ses deux passions et incarne à merveille la joueuse de tennis universitaire.
Une raquette dans une main. Un livre dans l’autre. Depuis qu’elle a débuté le tennis à l’âge de dix ans, Emma Janssen a toujours vécu au rythme de l’alternance. Entre la petite balle jaune et les bancs de l’école, son cœur balance. Enfin presque. « Le tennis c’était une passion mais aussi un hobby, raconte-t’elle. Le plus important cela a toujours été mes études. Le tennis arrivait en deuxième. » Ce dimanche, à l’issue d’un Master’U BNP Paribas qu’elle a bien failli ne pas disputer (cf encadré), Emma troquera sa jupe et son bandana blancs pour les cours de macro et de micro économie. Elle a pris l’habitude. « A partir de 18 ans, j’ai joué beaucoup de tournois internationaux mais toujours avec les études en parallèle, pas seulement le tennis, le risque est trop grand ». Lucide, cette fan de Justine Henin a intégré très tôt l’idée qu’elle ne ferait pas du tennis un métier à part entière. « Ces tournois c’est dur, cela demande beaucoup de temps. Tu pars quatre semaines, tu rates des cours, c’est difficile de combiner les deux. Vers 20 ans, j’ai su que je n’atteindrai pas le haut niveau ».
Une « Nerd » amoureuse de tennis
Alors la jeune belge amorce le deuxième set : les études supérieures. « J‘ai commencé par des études de langues, de latin notamment. Puis, j’ai été diplômée en marketing dans le management du sport ». Décidément sa passion n’est jamais bien loin. Comme sur le court, la joueuse de double est plutôt douée : « J’ai toujours eu tous mes examens, j’en suis fière » précise-t-elle. Et comme si cela ne suffisait pas, elle a rajouté une corde à son tamis depuis la rentrée : « Le marketing c’est très large et je ne savais pas précisément ce que je voulais faire, j’ai donc intégré un master en sciences économiques pour compléter mon parcours ». Emma a surtout soif d’apprendre : « J’aime étudier, lire, comprendre, je suis un peu « nerd » mais je pense que c’est important pour le futur », souligne-t-elle. L’avenir justement elle l’imagine déjà, et toujours avec le tennis en bandoulière : « Dans dix ans, j’aurais 32 ans, je me vois avec un bon travail, pourquoi pas directrice marketing ou communication, en Belgique du côté de Hasselt, avec des enfants, et sans arrêter le tennis, c’est bon pour le corps » sourit-elle. Cela confirmerait qu’on peut développer ses facultés sur et en dehors des courts.
Encadré : Remplaçante de luxe
« Je le savais depuis deux semaines et j’ai continué à m’entraîner de la même manière ». Réserviste de Mathilde Devits partie disputer un tournoi WTA à Hammamet, Emma Janssen a répondu au pied levé à l’idée de rejoindre la sélection. « Je suis très contente d’être là, on se connaît bien avec les coéquipiers, nous sommes amis, il y a une très bonne ambiance dans l’équipe » se réjouissait-elle. Dans l’esprit de ses entraîneurs, le choix de rappeler la joueuse licenciée au TC Tessenderlo s’est fait tout naturellement, comme l’expliquait Thomas Wissaert : « On fait toujours une équipe avec deux réservistes. Emma était la première et a tout de suite répondu présent ». Alignée en double dames aux côtés d’Emily Casteleyn, l’ex numéro 28 belge a perdu ses deux premières rencontres au super tie-break, d’abord contre l’Allemagne vendredi (4-6, 7-6 (5), 10-5), puis contre la France hier dans un match sans enjeu (8-6). « J’ai très bien joué vendredi et hier je n’étais pas au top. Mais j’ai pris du plaisir. J’aime bien le double. On n’en joue pas beaucoup en Belgique. Et jouer en équipe c’est amusant. C’est différent des tournois où on joue toujours en individuel. C’est vraiment spécial. On a même des supporters qui viennent de Belgique pour nous soutenir. » Pour leur dernier match du week-end, dimanche, Emma Janssen et la Belgique affrontent la Russie avec l’objectif de décrocher leur première victoire dans le tournoi et accessoirement une honorifique 7ème place.
Grégory MONNOT