Depuis 2009, l’entraîneur des États-Unis est un personnage incontournable du Master’U BNP Paribas. Coach lors des sept victoires américaines, il revient chaque année. Avec plaisir et enthousiasme.
Greg Patton, dix ans de Master’U BNP Paribas et une envie intacte d’entraîner, jouer et gagner
C’est votre dixième année au Master’U BNP Paribas et pourtant vous avez toujours le sourire…
Je suis incroyablement excité, c’est comme un cadeau de Noël ! Pour moi, c’est l’un des plus beaux moments de l’année. C’est le meilleur moyen de faire progresser les joueurs universitaires dans un esprit d’équipe.
Vous l’avez emporté en 2016. Comment cela s’est-il passé ?
Chaque tournoi est tellement spécial. L’an passé, ce qui m’a marqué, c’est la qualité des adversaires et leur enthousiasme. Le Master’U BNP Paribas est un outil très important pour nous parce que c’est un moyen de récompenser nos joueurs dans le système universitaire américain. Et puis ils peuvent représenter leurs écoles, leur pays, c’est un moment où ils jouent pour quelque chose d’autre qu’eux-mêmes.
Quels souvenirs en gardez-vous ?
L’excitation de chaque joueur et la camaraderie qui se développe durant le tournoi. L’an passé, je suis allé en Angleterre et en Irlande après le tournoi et j’ai partagé avec d’autres délégations. Pour tous les joueurs, c’est l’occasion de goûter au niveau de jeu international. Par exemple, Steve Johnson, qui fait partie du top 25 mondial, a participé au Master’U BNP Paribas il y a neuf ans. Et nous avons plusieurs joueurs qui sont sparring-partners pour l’équipe américaine de Coupe Davis.
Pour vous, le Master’U BNP Paribas, est-ce comme une petite Coupe Davis ?
Quant tu joues la Coupe Davis, quand tu joues pour ton pays, c’est comme écouter de la bonne musique. Les joueurs ne jouent pas pour l’argent ni pour eux-mêmes. En tant que sport individuel, c’est une super et rare opportunité de représenter son équipe et de jouer pour les autres. C’est un sentiment tellement bon, c’est une si belle expérience. La meilleure sensation c’est de jouer. La seconde meilleure sensation c’est de jouer pour les autres.
En ce sens, que pensez-vous de Yannick Noah ? Il est dans le même état d’esprit que vous…
C’est incroyable de voir comment Yannick Noah écrit l’Histoire. Il a l’énergie et l’état d’esprit pour ce type de compétition. Je pense que c’est bien pour la France et pour le tennis en lui-même. Mais c’est bien aussi pour nos joueurs de voir cela, d’expérimenter cela. Finalement, ils se mettent au défi les uns les autres pour progresser. Ce n’est pas facile d’abandonner en face de ses coéquipiers. Car il ne faut pas oublier que nous sommes ici pour gagner et que nous recherchons la compétition.Nous venons pour leur apprendre à escalader une montagne, et nous avons choisi la plus haute pour nous améliorer.
Qu’est-ce qui vous plaît en particulier dans le Master’U BNP Paribas ?
J’aime toutes les facettes de ce tournoi. C’est tellement plus sympathique de jouer ensemble. C’est comme le festival de Woodstock : cela commence tôt le matin et cela se finit tard dans la soirée. C’est comme un marathon où la musique ne s’arrête jamais ! Il y a deux ans, nous jouions contre les Allemands en demi-finale. Dans le double-mixte final, ils ont obtenu plusieurs balles de match mais nous les avons sauvées et avons finalement remporté la partie. Et à la fin, on gagne le tournoi ! Ce genre de sentiment est l’une des raisons qui font que tous les joueurs américains veulent disputer ce tournoi. Il est vraiment magique. Tout le monde veut jouer pour son équipe, son pays !
Vous avez comparé le Master’U BNP Paribas au festival de Woodstock. Pour vous, le tennis c’est une musique ?
Clairement ! Je pense que le tennis est le sport le plus musical du monde. Bump…Bump… Bump… (il imite le bruit des échanges) j’adore ça ! Vous savez, on s’entraîne en musique. La musique engage tous les récepteurs du cerveau, elle compose notre organisme. C’est pourquoi le tennis est un si beau sport !
Clément Commolet, Denis Couvelard et Kévin Saroul
Photo : Grégory Monnot