Greg Patton entraine l’équipe des Etats-Unis au Master’U BNP Paribas depuis onze années. Pour cette édition 2017, son fils Garrett l’accompagne pour apprendre le poste de coach.
«Ça peut anéantir ou réunir une famille. Dans notre cas, ça nous a réuni. Le tennis est notre religion». Greg et Garrett Patton savent ce qu’ils doivent au tennis. Au centre de cette passion : Christa Patton, femme de Greg et mère de Garrett. Quand ils en parlent, les deux se regardent. Comme un signe de remerciement. «Elle est très importante dans notre équilibre. Elle facilite beaucoup de choses. Elle s’occupe des détails et prend soin de nous», assure le jeune homme de 25 ans.
Le tennis : un lien indéfectible
Né chez des ultras du tennis, Garrett a tout de suite été contaminé par le virus. «Je suis né avec une raquette dans la main. Plus je jouais, plus je savais que je voulais rester dans cet environnement». Bien aidé par son père : «Je voulais vraiment qu’il tombe amoureux du tennis, lâche celui-ci. On a des courts pas loin de la maison. Dès que j’en avais l’occasion, je l’emmenais avec sa sœur et on faisait des matchs. » Pour Greg, le tennis est plus qu’un sport, c’est une véritable éducation de la vie : «C’est un bon outil d’émancipation pour maitriser la victoire, l’adversité. C’est aussi un vecteur de rencontre des gens : c’est très important de se faire des amis.»
Les deux ont une relation protectrice : Garrett écoute religieusement son père quand Greg, lui, pose un regard bienveillant sur son fils. La complicité se ressent dans leurs rires. «On ne se dispute jamais vraiment. On discute beaucoup sur le jeu, confie le père avant de faire l’éloge de son fils. Il a un gros QI tennis. Il a sa propre personnalité. Il a un très bon contact avec les gens, c’est la qualité première d’un entraineur».
Les Patton : coaching academy
Greg écume les courts aux quatre coins du monde depuis plus de quatre décennies. Il accompagne depuis 10 ans l’équipe américaine au Master’U BNP Paribas. Une aventure qu’ils vivent ensemble cette année. Garrett en est très heureux. «Je le suivais depuis les Etats-Unis. Cette fois, il m’a dit de venir. C’est un grand honneur qu’il me fait. J’essaie d’apprendre en tant que coach. J’ai mis un pied dans la porte». Greg justifie son choix : «Il nous aide. Il n’est pas ici parce qu’il est mon fils mais parce qu’il a les capacités. Je veux profiter de son expérience de joueur. Je pense qu’il fait partie des meilleurs».
Greg souhaite lui transmettre le témoin : «C’est mon rêve! Il peut emmener cette équipe et Boise State encore plus loin. Le tennis, c’est dans son ADN, ses veines, son cœur. Il a une bonne influence sur les gens». Le père voit même encore plus loin pour son protégé : «Il est capable de coacher des jeunes très talentueux. Aller sur le court avec eux. Je n’en suis plus capable. Il l’a déjà fait avec l’USTA en coachant les femmes en tournoi pro». Garrett calme un peu les ardeurs de son père avec un regard malicieux : «La vie réserve des surprises. On sait ce qu’on veut faire jusqu’à se prendre un coup en pleine face, comme dirait Tyson!».
Père et fils avant tout
«La chose la plus importante pour moi, c’est d’être un bon père plutôt que d’être un bon coach». Greg connait ses priorités. Au-delà des objectifs de carrière, Garrett reste son fils. Quand il en parle, l’homme de 65 ans a les yeux qui brillent : «Il a un grand sens de l’humain. Il est très gentil et fait preuve de compassion. J’admire vraiment l’empathie qu’il a envers les gens. Il est très populaire : il a un gros charisme». Toujours blagueur, Garrett rétorque : «Tu es le pirate. C’est un pirate naturel!»
Quand le tennis leur laisse du temps libre, les deux aiment se ressourcer en famille. Mais le sport n’est jamais loin, comme le confirme Garrett. «En hiver, on part skier avec le reste de la famille. Sinon, en bon Californien, on aime aller à la plage». Sur le court comme en dehors, les deux hommes sont inséparables. Quand on trouve Greg, Garrett n’est jamais très loin. La transmission est naturelle.
Théo Dorangeon et Thomas Ginesta