Les joueurs belges Michael Geerts et Louis Cant ont étudié en Belgique et aux Etats-Unis. Pour eux, sous le même nom de sport universitaire, il y a deux mondes différents.
« Aux Etats-Unis, tu choisis tes cours selon tes horaires d’entrainement. En Belgique, c’est l’inverse. » Louis Cant résume la différence entre les deux pays sur la conception du sport universitaire. « Ici, les sports sont vraiment séparés des études » confirme Michael Geerts. La Fédération sportive universitaire belge (FSUB) organise des championnats régionaux, mais propose pas de programme complet pour les sportifs. Du coup, Louis Cant, étudiant à l’Université de Gent s’entraine seulement une ou deux fois par semaine, quand son emploi du temps le permet. « Je joue rarement en fait. J’essaie surtout de me maintenir en forme physiquement. » Seul, ou avec son club de Koddaert, près de Bruges. Il peut aussi avoir un entraineur personnel, en privé. « Dans mon cas, l’Université de Bruxelles est assez flexible. Il y a un département dédié aux sportifs tempère Michael Geerts. Certains cours ne sont pas obligatoires, et je peux changer mes examens. Normalement, ils commencent en janvier, mais je les fais début décembre. C’est aussi grâce à ça que j’ai pu traverser l’atlantique »
« Aux Etat-Unis, on a vraiment tout. »
L’étudiant de 22 ans a atterri à l’Université d’Arizona state. « Un entraineur qui montait un nouveau programme m’a proposé de venir. J’y suis allé six mois au départ, puis j’y suis resté. » Il y a découvert une autre conception du sport universitaire. « Déjà, tu joues parfois devant plus de 1000 personnes. Ensuite, tous les sports ont beaucoup de moyens financiers. Nous avons trois entraineurs, trois préparateurs physiques et un coach mental pour sept joueurs dans l’équipe. En fait, on a vraiment tout. ». Les universités américaines sont de plus en plus nombreuses à rechercher des talents dans d’autres pays, comme la Belgique. Elles placent le sport au premier plan, pour augmenter leur renommée. Et accordent une large part à l’entrainement dans l’emploi du temps. « Le matin, tu vas en cours. Puis l’après-midi, tu t’entraines. Et cela tous les jours. Ça te fait cinq heures d’entrainement par jour quasiment. »
Le si grand écart s’explique en partie par une différence de mentalité. « En Belgique, le Tennis est peu développé à l’université », commence Michael Geerts. « Je ne pense pas que beaucoup de gens parlent de sport, continue Louis Cant. Quand tu dois changer la date d’un examen en Belgique, et que tu demandes aux professeurs, au lieu de dire Oh cool , quel match tu joues ?, ils disent Pourquoi tu pars ? Attention, je n’affirme pas que les cours ne sont pas importants. Mais je pense que l’on peut très bien combiner les deux. » Le Master’U BNP Paribas permet aux Belges de montrer la valeur du sport universitaire belge, l’hégémonie américaine dans le tournoi, rappelle une nouvelle fois le monde qui les sépare.
Adrien Toulisse