Le chinois Yichi Zhang étudie depuis deux ans à la faculté des sports de Lille 2. Sollicité pour accompagner la délégation de son pays durant ce week-end, il n’a pas hésité avant de s’engager. Un rôle d’homme à tout faire qu’il prend très au sérieux. Vendredi, sa journée de travail aura duré 14 heures.
6h : Les rues de Lille sont encore couvertes de neiges et le thermomètre penche toujours dans le négatif. Yichi Zhang commence sa journée. Après seulement trois petites heures de sommeil il est chargé d’emmener les athlètes chinois à la ligue des Hauts-de-France. Première épreuve du jour: les mener à bon port malgré la neige et le verglas.
8h30 : Les premiers coups de raquettes sont donnés. Yichi Zhang est déjà au premier rang pour encourager ses compatriotes. Pas seulement chauffeur, il s’est également donné pour mission de motiver les troupes : « Je leur ai dit qu’il ne fallait pas stresser, raconte-t-il dans un français simple. L’année dernière les Chinois ont fini derniers. Je leur ai expliqué qu’ils ne pouvaient que mieux faire, rigole t-il. Je m’y connais un peu en tennis, je jouais avant d’arriver en France. Je pense que cette équipe peut gagner une ou deux places par rapport à l’an passé. » Pourtant, c’est l’équipe de Russie, deuxième l’an passé qui se dresse face aux Chinois pour ce premier tour.
10h : La première rencontre est expédiée. Jiexue Zang s’impose 6-1/6-2. La journée commence bien pour l’équipe Chinoise… et donc pour Yichi Zhang : « C’est un plaisir d’être ici. Aider la Chine est un honneur. » Mais justement, que sont venus chercher ces joueurs en France ? « L’important pour eux c’est bien sûr de prendre de l’expérience. Mais ils sont surtout là pour montrer une bonne image de la Chine à l’étranger.» Des paroles qui corroborent mot pour mot à ceux utilisés par le coach, jeudi soir, à la présentation. Soft power quand tu nous tiens…
11h30 : La démonstration chinoise continue. Meiqi Wu se balade 6/2-6/2. Une victoire qui instille le doute dans les têtes russes. Yichi tente alors d’expliquer la genèse des performances sportives Chinoises. Un pays qui réussit généralement bien dans le sport : « Je crois que les étrangers pensent surtout à eux, à leur futur quand ils jouent. Nous on joue aussi pour l’honneur de notre nation, l’honneur de notre université. C’est culturel. »
12h : Pause déjeuner méritée pour le bénévole Chinois. Au menu sportif du jour, des pates, du riz et du saumon. Pas forcément au goût des joueurs chinois : « Ils n’ont pas trop aimé. C’est totalement différent de chez nous. Le riz est long ici, pas rond. Ce n’est pas assez salé et vous ne cuisez pas assez le poisson. Mais bon moi j’ai aimé, je me suis bien habitué depuis un an ! La cuisine française est la plus réputée au monde, j’aime beaucoup ! »
13h30 : Alors que le troisième match de la journée est déjà bien avancé, Yichi Zhang tombe petit à petit dans les bras de Morphée. Un petit somme de 40 minutes, largement réparateur. Pourtant, il n’est encore qu’au début de son week-end. « Ça va être dur les cours lundi », s’esclaffe t-il à son retour. Un réveil opportun. Juste à temps pour la fin du troisième match. Le premier serré entre les deux équipes. Yichi Zhang donne de la voix pour aider Jiaxi Liu.
La Chinoise s’impose finalement 4/6-6/1-6/4. La formation n’est plus qu’à une victoire de l’exploit. Yichi est confiant : « C’est bon, on ne peut plus perdre. »
Il enchaîne les traductions pour les différents médias présent sur ce Master’U BNP Paribas. Ça sent bon pour son équipe.
17h : Fin de la rencontre, la Chine s’impose 4/0. Yichi Zhang exulte : « C’est super pour nous ! C’était une belle journée ». Mais la sienne est loin d’être terminée. Il reste encore trois doubles sans enjeux entre les deux équipes. Des matchs remportés par ses compatriotes. Pour l’honneur.
19h : « J’attends qu’ils se douchent. Ensuite je les conduirai à l’hôtel et ma journée sera enfin terminée ! »… En attendant celle de demain avec la demi-finale contre la Grande-Bretagne. Pour une nouvelle surprise de son équipe ?